Un souffle

J’aimerais partir loin, très loin vers l’horizon ;
M’en aller vers ailleurs et vivre au diapason
De la vie juste et vraie, de l’heure jamais pressée,
L’extrême véridique, et l’être non faussé.

J’aimerais m’élever au-delà de la brume
Qui par bien trop d’ardeurs prend mon cœur, le consume.
La brume devient bourrasque et m’entraîne en son sein
Dans une ronde obscure, un tourbillon malsain.

Ainsi de mon être ne demeure que la rime.
Plus d’émoi, plus de joie, l’ouragan me comprime.
Les autres dans la brume jurent par celeritas,
Ils en vivent, ils en meurent mais oublient veritas.

L’air me quitte, il s’enfuit mais jamais ne revient.
Asphyxiée, égarée, mes repères ne sont rien.
Tout va vite, trop vite et tout glisse en avant,
Laissant aux oubliettes les rêves d’enfant…

J’aimerais partir loin, très loin, à toutes jambes ;
Gravir des hauts, des monts, laisser les catacombes.
Je veux voir le sommet pour lequel je m’essouffle,

Sentir l’air me manquer et reprendre mon souffle…
 

W.P.

Aller au contenu principal