J’aimerais juste parfois que l’aiguille s’arrête,
Interrompe sa course vers plus tard, vers demain.
Une seconde…
Juste une seconde tenue là, dans l’espace,
L’espace d’une minute.
Une seconde…
Une seconde pour penser, repenser au présent,
A la cavalcade des jours qui s’enchainent automates,
Actions systématiques, systémiques, dérisoires.
Une seconde pour dire que la raison s’éteint…
Une seconde…
Un instant, me poser, me pauser et entendre
Les battements d’un cœur pourtant si proche du mien
Dont la musique vitale est passée sous silence
Par le tohu-bohu des élans frénétiques.
Je veux cette seconde suspendue dans le temps,
A une heure où les larmes ne demandent qu’à tarir,
Où l’agonie des uns répond à celle des autres,
Où les craintes funestes sont à leur plus haut point…
J’aimerais juste une once du temps précieux du monde
Où je pourrais souffler et penser et entendre
Le murmure initial des êtres sans artifices,
Ce murmure polymorphe qui va de l’un à l’autre
Et insuffle la vie bien loin de tout concept…
Je voudrais une seconde…
Je voudrais un instant…
Je veux les battements du cœur si proche du mien…
W.P