Abîmes où cachez-vous les mots que je recherche,
Mon grimoire est usé, les formules s’échappent…
Je ne vois plus les sorts qui posaient un sourire
Où la dent du Cerbère envenime l’ouvrage ;
Je ne sais comment voir l’astre de l’Amérique
Et suis contrainte au noir d’un flambeau trop honnête.
Où est la cantharide des rêves ternis ?
La noosphère fane et me ferme ses portes…
Je veux humer encore ce poison, cette joie,
La fausseté d’un monde où s’enterrent les sages ;
Je veux rêver encore à la jeune vigueur
Cependant que l’orage emporte le pétale.
Quête damnée du faux pour mentir au réel ;
Parcourir les méandres et y trouver Euphore ;
Souvenir de l’aurore où les astres s’endorment…
Où sont ces mots de fourbe qui trompent le temps
Et font le grabataire s’éteindre en un sourire
Parce qu’il avait cru humer un nouveau souffle ?
Où sont les mots puissants, les formules fatales ?
Où est la voix du cygne épuisé des transports
Et qui voudrait enfin tirer sa révérence ?…